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Journal sans détails

28 février 2012

(Au fait: http://transparetre.canalblog.com)

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13 décembre 2011

Sans titre

I

Une table basse recouverte de velours, et tant de brouillards parfumés dans la pièce qu'il est impossible de discerner les traîts des autres joueurs. Aucun n'ose élever la voix, il semblerait inconvenant de déranger les parties se déroulant aux autres tables, alors on murmure, on sourit sans les yeux; sans regarder l'adversaire, on s'efforce de ne jamais avoir l'air supris. Notre homme, cigarette à la bouche, pense à son prochain coup. Les dés roulant au creux de sa main produisent une mélodie qui l'apaise, lorsqu'ils cognent ses phalanges à vif d'avoir trop serré le poing. Un cube pourpre, un autre vert, chacun percé d'un trou duquel s'échappe une douce vapeur.

Notre joueur est figuré sur l'échiquier par un lièvre de verre aux yeux noirs, les pattes avant levées, mimant la course. Lui-même fronce les sourcils en méditant son prochain coup, il a le teint pâle et semble fièvreux, agité parfois de tremblements qu'il ne sait pas contrôler ; ses cheveux s'emmêlent sur un front trempé de sueur. Il sait qu'il va perdre inévitablement, quoi qu'il fasse, qu'importe le résultat que donneront les dés, il est condamné mais n'a pas l'intention d'arrêter la partie.

C'est un homme à se vanter de ne jamais fuir, de toujours affronter les ombres en face, mais c'est car fuir demande encore trop de courage ; mieux vaut attendre dans un coin jusqu'à la fin des temps, mieux vaut encore planter soi-même le couteau. La défaîte est inévitable et dans son regard se lit la résignation, mais pas encore ce qu'on appelle du désespoir. En joueur experimenté, il sait que plus la partie sera longue plus l'apocalypse sera belle. Il croit encore aux métamorphoses comme d'autres croient aux esprits, et la sienne aura des airs de triomphe, mais patience. Il lui faut encore perdre et se délecter de ses moindres tourments.

Le visage de son adversaire est recouvert à mi-hauteur d'un foulard noir, et son crâne abrité sous une grande capuche ; sa voix n'est ni d'homme ni de femme, c'est une voix d'enfant, d'un enfant pour qui le jeu n'a plus aucun secret. De temps en temps il fait mine de se lever, lassé de jouer une partie si facile, et menace de rejoindre une autre table, d'offrir à notre joueur la défaite qu'il espère tant puis de partir s'amuser avec d'autres. Mais chaque fois l'homme se répand en suppliques, et d'une poche de peau cousue sur sa poitrine extrait de petites pièces noires, des centaines, qu'il étale sur la table les lèvres tremblantes. « Je n'ai pas fini. Je ne suis pas ruiné. J'ai encore de l'espoir, ne partez pas. Continuons notre partie, je vous en prie, je vous en supplie ».

Chaque fois, l'autre se rassied, les dés sont de nouveau lancés, et le regard de notre homme auparavant tordu de peur s'emplit d'une détermination nouvelle. Momentanément son coeur s'apaise ; dehors n'existe pas, rien n'est vrai si ce n'est cette partie qu'il est en train de mener. La défaite est inévitable, mais il jouera le plus longtemps possible, jusqu'à ce que son corps entier soit vidé de toute substance et répandu sur la table en guise d'offrande. Son sacrifice doit être total, pour qu'un pur esprit naisse de cette enveloppe inutile, pour retrouver peut-être le souffle paisible depuis longtemps envolé. Il essaye de se rassurer pour oublier la faiblesse qui lui broie les os. « Je vais perdre, c'est évident, mais je ne peux l'accepter vraiment. Je vais disparaître, sans aucun doute, mais peut-être, peut-être... »

II

C'est terminé.

L'autre se lève, part d'un rire malicieux et s'incline, puis sans un mot se dirige vers un autre coin de la pièce. Sa silhouette disparaît rapidement sous l'épaisse fumée qui dévore ici toutes choses. Notre joueur à les yeux vides, l'esprit vide. Au lieu du pur esprit qu'il fantasmait ne demeure que son corps agité de spasmes. Maintenant qu'il a tout perdu la police va le mettre à la porte, il n'a plus le droit de fréquenter ce lieu. Plus que tout, il refuse d'entendre les moqueries de la foule invisible qui l'entoure. La sortie lui semble éloignée de plusieurs kilomètres, qu'il entreprend de parcourir en rampant. De l'autre côté se trouve peut-être le nouveau monde auquel il n'ose croire trop sincèrement, les somptueux jardins où toutes choses lui obéissent. Au fur-et-à-mesure que son but se rapproche il croit cependant distinguer sous le pas de la porte quelques grains de sable, et le silence invincible du monde.

1 décembre 2011

Prototype.

Un homme dont les cheveux ont toujours été gris comme une maison vide. Son regard semble parfois se perdre et se retrouver seul au milieu de vastes plaines désertes. Il marche sans ciller dans une bulle opaque. Sa langue n'a jamais frôlé d'oreille attentive et sa peau, demeurée vierge de tout contact des années durant, s'irrite au moindre souffle. Ses jambes le portent encore ailleurs, ses mains saisissent encore des images qu'il croit prémonitoires tant elles charment ses yeux qui ne voient pas.

Son rêve est d'être photographe, il porte autour du cou sa prothèse mécanique et s'en sert une fois par jour, ni plus ni moins. Il croit que ses photos, promenées devant des yeux étranges, sauront verser une âme dans la sienne. Il croit pouvoir emplir son puits d'alcool et sombrer dans l'ivresse entre des mains expertes. Méditant toute la journée son grand œuvre, il ne voit pas sa peau se détacher et dévoiler au monde ses organes creux. Chaque soir il s'agenouille devant le grand mur blanc de la cuisine et de ses mains tremblantes ajuste les détails ; on ne doit voir aucune arête, pas plus que la tâche de gras indélébile dans le coin qui lui soulève le cœur. Clic. La photo suinte hors de l'appareil – mur blanc qu'encadre un bord noir, épais et rigide. La nuit son sommeil est secoué de rêves merveilleux. Debout sur une estrade il montre au public sans visages une collection de photos blanches. Son discours s'achève sous les acclamations bruyantes de la foule, et ces derniers mots:

« Voilà, messieurs, ce que fut ma vie. »

1 décembre 2011

Suit son cours.

Le roulement des voix entremêlées, léger comme un courant d'air, me portait immobile au-delà des tables et des murs et des vitres et du jeu trouble des regards qui cherchent l'invisible. Le roulement des voix formait un mot simple, ininterrompu ; c'était le poème sans fin de la masse rampant vers l'unique sortie. C'était un dialecte plein de bruits de gorge et de raclements d'esprit, de non-dits, de coups de langue chuchotés et d'esquives. Personne ne veut rester ici. Je suis le noyau d'un atome qui se délite: mon univers. Je suis le malade mental dont le délire s'est tari, les couleurs et les énumérations cardiaques ont fait place au silence moqueur. Où étais-je, les longues années qui précédèrent mon règne? Où suis-je à présent?

Je porte une couronne de fleurs dont le parfum se trouve en chaque chose. Tout le monde a déjà senti le bord de la nuit se refléter sur son torse nu. Tout le monde connaît ces instants de panique, lorsque l'oiseau posé sur le bord de la fenêtre bascule et chute. Chute interminable qui n'aboutit jamais à la disparition totale des insectes rongeant sa chair. J'aimerais tenir son visage effarouché contre ma peau, nouer ses plumes en bouquets de coton pour les offrir aux couleurs de passage, aux fruits à forme humaine que l'on dévore abrité par des barreaux invitant à la fuite.

 


 

21 novembre 2011

Les ancres.

Il était jeune encore mais déjà les dents cassées, le dos cassé, et des morceaux de chair qui faisaient le sol gris. Il n'avait jamais cessé de mourir, mais ses yeux devenus aveugles brûlaient encore de vieux échos. Au bout de ses bras pendaient trois cannes qu'il étreignait comme des filles, lorsque la nuit le surprenait, lorsqu'il sentait pourrir ses os. 

L'une était pourpre et surmontée d'un pommeau brun. Elle dansait entre ses mains, le coeur tétanisé de promesses, et déchirait sa peau de regards si doux qu'on y dormait bercé par la mer, par les étoiles et par le vent. Le monde avait alors pour lui des lignes grandioses, tandis qu'il se trainait écroulé sur sa béquille.

« Jamais je ne pourrais tomber avec entre les gouffres et moi le bois incandescent de ta peau, parfumée comme un fruit rouge. Jamais aucune ortie ne poussera sous ton oeil brun qui me protège. » Il riait et crachait ses dernières dents. Ses mains tremblantes agrippaient le vide.

La deuxième canne était verte. On tenait avec deux doigts seulement ses cheveux gris, si légers qu'ils disparaissaient parfois au gré des souffles. Il était sans elle comme le chien qui, sans laisse, ne sait plus où diriger sa course. Le pommeau de sa canne était de la pierre dont on fait les asiles, et des vérités à n'en plus finir coulaient entre ses lèvres. 

« Sans moi tu n'es plus rien, sans moi ton corps d'argile percutera le sol, et tu seras paralysé de peur seul au milieu des monstres. Aime-moi, aime-moi toujours où tu marcheras seul sur un chemin de verre. » Mais il riait, riait de plus en plus fort, et de sa gorge creuse volaient des cendres fraiches.

La dernière canne n'existait qu'en image, et son corps et sa robe changeaient chaque jour. C'étaient parfois des femmes floues dont la silhouette se découpait dans la brume de sa mémoire. C'était parfois le soleil, tout simplement. Chaque fois qu'il s'emparait de sa béquille, elle s'évanouissait après seulement quelques pas, mais elle était si belle qu'il ne pouvait s'en séparer. 

« Tu es plus réelle que tes deux soeurs, murmurait-il, toi tu m'abandonnes parfois mais toujours tu reviens, je ne te vois pas mais jamais je ne doute, reste avec moi tant que je peux encore te voir. » Et sur ces mots l'homme partait d'un grand rire, un rire comme un râle qu'il aurait toujours poussé, comme une entaille infime dans la chair du temps. Ses genoux traînaient à terre et des corbeaux griffaient son torse nu.

La première canne lui fut volée par un inconnu,
La seconde canne brûla ses mains puis tomba en poussière,
Il ne parvint jamais à retrouver la troisième.

Incapable du moindre mouvement le corps de l'homme agité de convulsions sur la route. Il hurle, il grogne laisse échapper des larmes broyées dans son dernier éclat de rire. Le ciel tourne autour d'un axe fait de visages attristés, mais ce ne sont que des nuages, plus personne ici pour voir. Il fait sombre, puis il fait noir, plus de souffle rauque, plus de musique, plus de voix. Un cri, tout s'éclaire de nouveau, l'homme voit avec un regard mauve ses membres se déplier, l'esprit vide et parcouru de signaux neufs. 

« Le monde est si petit d'ici. Plus d'illusions, je suis si grand que je pourrais tenir la lune à bout de bras. »

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14 novembre 2011

Au hasard.

On peut toujours essayer d'extraire de son crâne un jour, puis deux, des millénaires tissés dans le même voile incolore, il reste les sensations. J'ai perdu la chair autour de mes pupilles et deux cercles de feu dansent autour d'un corps qu'on sacrifie à l'esprit. Autour de moi des silouhettes floues elles courent plus loin que les fauves dans mes rêves. Autour de moi se fait silence on entend presque battre le coeur des images passées. 

Je ne pense plus qu'en assemblages confus de frissons et de courts-circuits, ma mémoire est une île où règnent des enfants cruels, où plus un étranger n'ose montrer sa barbe grise. J'ai du me transformer en quelque chose d'unique, animal hybride qui cherche les clés pour se dissoudre dans le temps. Je voudrais laisser une extension de mon âme, et que des yeux à venir y puisent leurs désirs, leurs colères et qu'ils entendent mon souffle entier.

Les murs des immeubles sont des plages verticales, on distingue à peine la face des pendus à travers la brume rose et rouge. Les colonnes de sable que forment nos pensées menacent de s'effondrer à mesure que nous leurs soufflons nos lourdes fumées. Il suffit d'un silence pour que tout prenne l'aspect d'une photo ternie, tournée puis retournée comme un visage entre ses mains.

Partons d'ici. L'air y est trop gris, trop vert, et rien ne bouge que des machines aux yeux sans fond. Je ne veux plus jouer à ne pas rompre et ne pas tomber, les fossés viennent quand on ferme les yeux. Je peux disparaître en récitant des prénoms si beaux qu'ils cachent mon visage. Je peux noyer vos espoirs dans un tourbillon de pensées, si bien qu'autour de vous plus rien n'aura de sens et vous serez des condamnés. Je ne connais que les tranchants et les rires sans éclats, tenez-moi tranquille et percez dans mon sommeil une chanson qui parle d'ailleurs.

Vous comprendrez que tout cela n'a pas de sens. J'ouvre mon âme à la mauvaise page comme il convient de faire en public, et ne prononce aucune syllabe véritable. Ces corps là-haut n'existent dans aucune autre réalité que cette page, ce n'est qu'un jeu lorsque le soir se fait attendre et que déjà s'installent dans le coeur des langues apeurées.

6 octobre 2011

Braises encore vagues.

Le feu séduit notre cerveau jusqu'aux viscères,
et tout autour c'est la vie même qui flambe,
qui tournoie puis qui s'écrase au fond de notre inconscience.
Les cheveux des hommes retournent vers la terre
comme des liens lorsque l'esprit regarde ailleurs,
ailleurs où rien ne M'est étranger.

Le feu séduit notre cerveau jusqu'aux pieds
et la course folle à l'infini ne connaîtra pas de fin,
tant que des soldats partiront mourir au loin,
tant que les hommes iront à genoux chercher des femmes
rampantes et qu'elles verront chez eux les fissures
de pierres sans valeurs.

Le feu séduit notre cerveau jusqu'aux mains tranchées.
N'ayons plus l'illusion de retenir ce qui s'envole,
de maintenir ce qui s'étiole,
de vivre.
Chacun de nos soupirs et puis la moindre étreinte
ne sont que des interruptions dans le processus éternel
qui nous mène à tuer chaque jour ce moi ce corps ces mains
ces atomes de rien dont on fait les empires.

Le feu consuma jusqu'à nos cœurs
et lorsque nous serons lassé de voir les silhouettes sans visage,
d'entendre les bruits sans musique et les musiques aphones,
de remplir nos narines d'arômes sans reflets,
et qu'au-delà de nos âmes il y aura d'autres âmes et qu'au-dessus nous verrons le néant
l'absurde aura fait de nous des arbres, des pierres, des trains, des étoiles.


Qui cherche encore des vérités ailleurs qu'en lui-même?
Ailleurs qu'en l'autre où se cachent Mes propres traits?


Tout est lié.
Je n'ai pas de talent pour allumer des feux.
J'attends la délivrance qui me rendra tout clair
de nouveau.

26 juillet 2011

Frénésie

Je ne dois pas me laisser vaincre par cette pâleur, par aucune pâleur qu'elle soit de peau de page ou de cieux éreintés, que mes pensées continuent de flamber contre de lourdes rives, qu'elles s'écrasent en bouillant les flôts éphémères, un volcan va vomir ses purées de flammes, dans l'ocre des fumées il y aura ton âme au-delà de la mienne qui s'agite en riant. J'ai voulu faire de toi mon pêcheur, mon intime ennemi, moi qui nage en des eaux coupées aux poisons, mes branchies se rétractent sur mon cerveau, une pensée seule survit: elle a de lourds cheveux pourpres je les imagine pourpres et des yeux qui se terrent dans l'ombre en attendant que je passe et saisisse mes doigts les entrainent la danse du souvenir arrête, arrête, s'il te plait de bercer mon crâne enivré des fleurs brûlantes et des soleils, couchés, déjà, depuis longtemps, couchés, mon doigts passant sur leurs haleines, ils repirent, ils vivent, et moi je vais dans cent directions, mes veines sont assez souples encore pour rouler autour de ta gorge comme des mains anonymes parmi lesquelles, mes mains, ta gorge, et tant de griffes y laissèrent leurs marques. il faudrait oublier jusqu'ici partir de nouveau dans un désert que je traverse en marchant sur ma bouche en étouffant les sons dans le sable des fumigènes parfumés, tes cheveux sont des marins odieux aux bras comme des racines étendues sur chaque île où je crus un instant me reposer, des branches pourries sur lesquelles poussent encore quelques fleurs, quelques. Quelques. Je n'en peux plus. 

19 juillet 2011

Je me souviens déjà du présent.

Voilà que s'effondre en couleurs notre palais de nuage, et que tombent nos serviteurs. On a servi sur la table des viandes avariées, des mets de choix qu'un chien n'aurait pas approché, puis on s'est gavé des moisissures que l'ivresse rendait séduisantes. Je suis malade à présent, gardant l'espoir qu'on ne cesse de vivre que lorsqu'on a perdu le pouvoir de supprimer en soi toutes choses.

On bâtira sur les cendres au goût de fleurs des jardins plus beaux encore. Ici, les bancs sur lesquels j'irai seul oublier mes vies antérieures, et j'irai seul au village où trainent les fantômes qui me connaissent et craignent mon souvenir. Là-bas, dans les chambres sans dessus-dessous, il y a l'alcool et les esclaves qui ne savent pas, tournant leurs têtes pour que tournent les nôtres.

J'oublie jusqu'à la première injure le premier coup, mais je ne sais pas oublier les parfums. Il y en parfois dans les rues qui me frôlent et j'ai comme un python dans l'estomac qui digère, qui digère toutes ces choses passées que la pluie lave après mes pas. « Merci, mon Dieu » murmuraient les cheveux pourpres où je voyais d'heureuses prémonitions, comme un aveugle qui soudain distingue une main dans ses doigts. Ici, des salles immenses où dansent des bêtes à qui l'on prête nos sentiments, ceux dont nous n'avons pas besoin, ceux qui nous encombrent.

Terre! Voyez ces terres arides et ces champs désolés ces tours en ruines ces silhouettes hagardes qui portent mon visage pour le jeter au puits. Voyez ce miracle tant de fois rêvé. Voyez où nous menèrent l'hésitation la peur les esclaves les chants, qu'ont-ils fait de la poésie? Des feux pour éclairer leur crasse, réchauffer leurs corps bossus dans l'antre chaude où je n'étais pas. J'étais ailleurs, et j'y croisais des hommes qui ne parlaient pas. Partout, des fleurs disséminaient dans l'air une fumée si forte que je ne garde que des sensations.

Je sais qu'à l'heure de mon prochain voyage, au moment de l'extase, surgiront dans mon crâne les beaux envahisseurs, deux, trois, et derrière eux l'ombre que j'irai tenir dans ma paume et serrer pour ne pas qu'elle s'envole. Je voudrais simplement qu'elle chante, qu'elle chante les mauvais augures et les errances comme nous avions coutume de le faire avec légèreté. « Tu sais, viendra l'apocalypse un jour ». Tu ne connais rien de l'apocalypse, tu parles aux morts sans le savoir. 

9 juin 2011

Note.

Je suis las des atmosphères confinées où tout se change en aventure, où rien ne l'est vraiment. Oui, ma bonne dame, nous vivons le déclin ; des bactéries par milliers, des soleils qui se cachent mais qui bientôt ne joueront plus. Ils ont tout intoxiqué.

Pour vous qui voyez chaque mégot jeté sur le bord de la route, chaque pavé sur lequel on pourrait glisser, chaque barbare aux yeux nuisibles, aux voix trop hautes, chaque sérénade un concert de diables, aucun air pur n'est souhaitable. Vous seriez tués sur le champs.

Oui, brave homme, des rouages, des engrenages, la loi qui ne vieillit jamais. Des bordures, des cieux résolumment bleus. Jamais les veines de la corruption ne vous touchent ; vos faces de noyés ne me ressemblent pas. Je n'ai commis dans ma vie que deux erreurs: l'une fut un cri, l'autre son absence. Il n'est pas trop tard. Etc. 

 

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